Teste RP puisque celui de ma présentation n'est plus là ...
Le désert... Étendue aride sans limites, s'étirant depuis les vastes plaines s'arrêtant brusquement, brûlées par le soleil ardent, jusqu'à l'horizon lointain, effaçant instantanément tout espoir de survie dans l'esprit des voyageurs se trouvant forcés de s'y aventurer. Le sable doré, répandu sur des kilomètres et des kilomètres en un manteau scintillant sous le soleil ardent, brûlait comme jamais alors que la température atteignait des sommets malgré la saison. C'était un soleil de plomb qui flamboyait dans le ciel, régnant sur son empire
incandescent déserté par toute vie, dont le seul décor se résumait à d'innombrables dunes irrégulières et des arbres malingres et noueux, noircis et consûmés par la chaleur qui les avait dépouillé de la moindre once de vie les habitant. Autant dire que la vue de l'oasis verdoyant à quelques vingtaines de mètres de là était une vision rassurante pour quiconque se retrouvait à errer dans ce désert infini, véritable main tendue vers la survie, tant ses cocotiers verdoyants et son eau turquoise brillant faiblement sous les nuances solaires réussissant à s'infiltrer dans les interstices presque inexistants entre les vertes feuilles des arbres et plantes divers la protégeant de l'assêchement. Mais ce simple point salutaire n'était guère suffisant pour apaiser les voyageurs qui, résolument, se dirigeaient vers une mort certaine en foulant le sable de leurs pieds après s'être désaltérés et avoir empli leurs gourdes jusqu'au goulot, tout en sachant que cela n'était que bien peu de chose au vu de la distance infranchissable qui les séparait de l'autre côté de cet immense désert balayé par le souffle étouffant du soleil. La chaleur tapait avec virulence sur le crâne de l'artiste avec un acharnement bouillant des plus désagréables, et ce en dépit du port de son couvre-chef caractéristique des membres d'Akatsuki.
L'agacement qu'il éprouvait du fait de cette chaleur commençait à tourner à l'exaspération et c'était à grande peine qu'il se retenait de piquer une crise. Les conséquences en eurent été redoutables, c'était inéluctable. Les conditions de ce voyage commençaient à sérieusement lui taper sur le système, mais ils n'avaient d'autre choix que de traverser le désert pour rallier Suna. Le trajet jusqu'au pays du vent avait d'ores et déjà été éprouvant, mais ce n'était rien en comparaison avec la traversée qu'ils étaient en train d'effectuer. Dire qu'ils faisaient tout cela simplement dans le but de récupérer un seul bijuu. Ichibi... Ou Shukaku. Le démon à une seule queue, le démon du sable. Celui qui était implanté dans le jinchuuriki qu'était Sabaku no Gaara, ce mioche devenu Kazekage. Une proie de choix, même s'il n'était pas difficile de deviner qu'il serait compliqué de lui mettre la main dessus et, encore mieux, de le capturer. Mais c'était justement le fait de traquer qui était le plus intéressant pour Deidara lors d'une chasse quelconque.
Courir après la cible, comme une menace planant sur elle, la forcer sans cesse à fuir et la poursuivre. Faire en sorte que la peur grandisse un peu plus en elle à mesure de sa fuite, alors qu'elle ne cesse de chercher à creuser l'écart sans pour autant parvenir à distancer ses poursuivants. Et puis lorsque cette fameuse cible s'effondre à bout de force, au pied du mur, acculée, coincée, ne pouvant plus fuir, et à ce moment là, la neutraliser à l'aide de son art. Ce moment où elle se trouvait parfaitement à sa merci était incontestablement celui que préférait l'artiste. Et cette chaleur, aussi intense soit-elle, ne l'empêchait pas de songer à la manière dont il s'occuperait de ce fameux Gaara dont il ne connaissait guère plus que le nom. Diable, qu'il faisait chaud... Mais c'était un mal nécéssaire.
Il fallait dire que le manteau qu'ils portaient n'avait rien pour leur faciliter la tâche, la couleur noire captant et décuplant la chaleur émise par les rayons solaires et étant celle qui colorait la majeure partie de la surface du vêtement en question, malgré les motifs de nuages écarlates qui parsemaient le tissu. Et pourtant, ils étaient tenus de le porter; il caractérisait leur appartenance à l'Akatsuki à la vue du commun des shinobis étant avertis de l'existence de cette organisation tant crainte. Aussi, ils n'étaient appelés à le retirer que si cela s'avérait absolument nécéssaire. Qui plus est, même si la haute chaleur régnant en ces contrées incommodait quelque peu l'Artiste, il n'en était finalement pas tant gêné que ça; c'était d'ailleurs proprement surprenant, alors que la majorité des shinobis, sans distinction de grade ou de village, auraient été grandement accablés d'un tel déchaînement solaire. Cependant, l'androgyne ne pouvait s'empêcher de se plaindre intérieurement de cette chaleur, étant habitué à pouvoir se plaindre de tout et n'importe quoi.
Seulement, il ne lui serait pas venu à l'idée de prononcer ses lamentations à voix haute; il était hors de question pour lui que de les exprimer alors que son équipier se trouvait à portée. La simple idée que le nuke-nin de Suna puisse le considérer comme faible par le biais de cette déposition suffisait à l'insupporter et il n'aurait pû tolérer qu'une telle atteinte à son orgueil surdéveloppé soit faite.
Deidara ne comprenait que trop bien ce que voulaient dire ceux qui s'étaient extrait de cet enfer brûlant, devenus à demi-fous à force de subir l'agression du soleil, lorsqu'ils parlaient d'un véritable chemin de croix qui semblait être un simple fragment des limbes remonté à la surface de la terre, ni plus ni moins. Cela ne faisait qu'une quinzaine de minutes qu'il était en position, et déjà, la tête commençait à lui tourner malgré le peu de chaleur qui parvenait à s'introduire au creux de sa cachette souterraine, précaution qu'il avait prise en priorité. Il poussa un faible soupir, essuyant la sueur qui commençait à perler sur son front en repoussant quelque peu son bandeau au motif nié, tout en repoussant quelque peu l'épaisse mèche qui venait masquer son oeil gauche. Il s'assit lourdement, fort de sa localisation: il n'y avait pas à dire, le fait de se déplacer à dos d'oiseau était plus confortable que de se contenter de marcher, même si celui-ci était constitué d'argile. Ce n'était pas une tare, au contraire; c'était une démonstration supplémentaire, certes menue mais néanmoins concrète, de la somptuosité de son Art si parfait. C'était d'ailleurs bien la moindre des choses que le fait qu'il aie ce volatile d'argile; nul autre moyen ne lui était offert de démontrer la supériorité de son talent sur toute chose, de prouver une fois encore qu'il méritait d'être reconnu à sa juste valeur, d'obtenir une réputation mondiale en qualité d'artiste. Mais là, rien ne lui était donné pour montrer ce talent fou qui était le sien. Rien. Que du vide à perte de vue, rien d'autre que le souffle chaud de la rumeur du vent et la chaleur irradiante. Rien d'autre que le sable brûlant crachant sa chaleur et les rayons dardants du soleil qui venaient lui cuire la peau. Rien qu'il n'aurait eu à loisir de faire sauter pour apaiser cette frustration.
Pour lui, le fait de contempler son propre art était comme une drogue; semblablement à la cigarette pour certains, il lui fallait régulièrement pouvoir observer la mise en oeuvre de ses performances en matière d'esthétisme, comme si cela était une condition sine qua non à son bien-être en lui-même. Il lui fallait exprimer son talent et constater la perfection de son Art, comme s'il craignait que ses dons s'altèrent en quelques heures durant lesquelles il eut été incapable de le pratiquer. Néanmoins, malgré le besoin irrépressible qu'il avait dès lors de pratiquer dès qu'il en avait l'occasion, ce qui en résultait, ce besoin n'était rien en comparaison de la nécéssité qu'il éprouvait d'être reconnu pour son Art. Tous ceux qui le considéraient comme un simple terroriste, comme un vulgaire maniaque des explosifs... Tous ceux là n'y connaissaient rien, ce n'étaient que des profanes qui ne pouvaient pas comprendre la beauté de son Art si somptueux.
~° Deidara... °~
~° Hmm? °~
La voix trainante et sifflante du scorpion des sables rouges l'avait sorti de la torpeur dans laquelle la chaleur omniprésente et ses pensées l'avaient précipité. Il redressa légèrement sa silhouette fine dissimulée par le manteau dont il était vêtu et baissa le regard vers la forme sombre qui le précédait de quelques de mètres. Le tracé sinueux qu'il laissait dans son sillage sur les brûlantes dunes qui formaient l'étendue aride dans laquelle les deux hommes progressaient n'avait rien de trace de pas humaines, c'était indéniable. Malgré sa hauteur d'une vingtaine de mètres dans les airs et le souffle ensablé qui balayait incessamment les lieux, il avait parfaitement distingué la voie de celui qui lui tenait lieu de coéquipier. Son oeil bleu se posa sur la forme massive qui avançait vivement à une courte distance de lui, tout de noir vêtue; le chapeau qui ornementait son crâne était la seule divergence dans sa tenue. Sasori, Akasuna no Sasori. Son éternel coéquipier, celui qui avait été désigné pour être son binôme. Lui était à même de comprendre son art, puisqu'étant lui-même artiste, même si ses méthodes différaient largement de celle de Deidara. Cette divergence ne devait cependant en rien gêner leurs interactions, aussi le déserteur d'Iwa en faisait-il peu de cas, bien qu'il désapprouve l'art de Sasori qui n'était pas vraiment de son goût. La beauté éphémère de son propre art était bien meilleur, et c'était inéluctable, bien qu'à ses yeux il ne puisse en être autrement de toute manière. Il plissa légèrement le regard en observant la forme sombre qui venait de l'interpeller. Suna était le village d'origine de Sasori, celui dont il était natif, où il avait grandi et développé ce qui avait aujourd'hui évolué de manière à devenir l'art qui lui est propre. Il se demandait ce à quoi pensait son partenaire à l'idée de retrouver le village de son enfance, bien que lui-même n'ait ni chaud ni froid à la pensée de revoir Iwa qu'il avait quitté voilà bien des années désormais. Cet individu était bien trop mystérieux à son goût, et cachait bien trop de choses que pour être honnête, et bien qu'il ait peu de considération
vis-à-vis de cela, il en avait l'opinion. Mais il en faisait bien peu de cas. Après tout, lui-même n'était dans l'Akatsuki que pour l'accomplissement de ses objectifs personnels, tout en restant à proximité d'Itachi... Il s'efforça de songer à autre chose, le simple ait de penser à cet homme suffisant à faire bouillir son sang et son désir revanchard.
~° Qu'y a-t-il, Sasori?...°~ S'impatienta-t-il.
~° Hâte-toi...°~ Répliqua son homologue avec froideur.
Le ton sur lequel la réponse lui avait été donnée, aussi anodine soit celle-ci, pouvait paraître suffisant au vu de la manière de s'exprimer de son coéquipier. Malgré le fait qu'il eut voulu l'invectiver vivement, Deidara se taisa ce n'était pas le moment de se battre entre eux, surtout qu'il savait pertinemment qu'aussi fort que soit son art, il ne parviendrait pas à mener leur mission à bien si quelque chose venait à mal tourner aussi bien calculé que soit leur plan. Aussi ravala-t-il sa fierté comme rarement et choisit d'oublier ce détail en pensant au bien-être qu'il éprouverait en faisant découvrir son art à leur cible, en oubliant même la chaleur qui le cuisait... Il entendait déjà les détonations et voyait déjà danser dans son esprit les formidables effets visuels de son Art. Car après tout, l'Art n'est rien d'autre qu'une explosion...